Charte D'Egalité & Réconciliation
1. Pour une communauté nationale fraternelle, consciente de son histoire et de sa culture, contre tous les communautarismes victimaires.
2. Pour un front du travail, patriote et populaire, contre les réseaux de la finance et l'ultralibéralisme mondialisé.
3. Pour l'indépendance française et la coopération des nations libres contre les impérialismes.
4. Pour la défense de la campagne, et ceux qui y travaillent, contre l'idéologie de la nature des bobos des villes.
5. Pour la sauvegarde de la spiritualité et du sacré contre un individualisme de consommation.
6. Pour la liberté d'expression contre la pensée unique.
7. Pour le rassemblement des patriotes contre la tendance au fractionnisme des adeptes traditionnels de la cause nationale !
mercredi 23 décembre 2009
2010 : Nouvelle année, nouveaux Etats ?
vendredi 18 décembre 2009
E&R Nice s'invite au débat "public" sur l'Identité nationale
mercredi 4 novembre 2009
samedi 6 juin 2009
Comment l’Opposition libanaise Antisioniste est diabolisée
Pendant que l’on diabolise sur un registre orwellien l’Opposition Aounistes-Hezbollah, on oublie le problème de fond, c’est à dire l’ingérence américaine (récente visite du vice-président Joe Biden venu soutenir la Majorité et qui suspend l’aide économique américaine aux résultats du 7 juin), saoudienne (plusieurs millions de dollars injectés dans la campagne du 14 Mars), jihadiste (mouvements islamistes d’obédience wahhabites soutenant le Courant du Futur de Saad Hariri et s’opposant aux chiites et aux chrétiens ; groupe terroriste Fatah Al-Islam), israélienne (immense réseau d’espions israéliens en cours de démentèlement par les forces de sécurité et l’armée libanaise ; maintien des liens noués entre Israël et les milices chrétiennes pro-occidentales depuis les années 1950 ; menaces proférées par Tel Aviv d’attaques militaires au moins équivalentes à celle de l’été 2006 ;) et euratlantiste (offensive tout azimut des « nouveaux philosophes », des médias-menteurs que sont Der Spiegel, Le Figaro, Le Monde, Libé, Charlie Hebdo et de l’oligarchie politicienne de type Sarko-Barroso-Berlusconi.
Les Libanais vont décider de leur avenir ce dimanche 7 juin : arrimer le Pays des Cèdres à l’Axe « libéral » atlanto-saoudo-sioniste, renforcé par l’autocratie égyptienne du pharaon Hosni Ier et par les islamo-mondialistes que sont les jihadistes et les wahhabites ; ou ancré son destin dans la Résistance au Nouvel Ordre Mondial aux côtés de la Russie, du Vénézuéla, de la Bolivie, de la Syrie, de l’Iran … et de la Liste antisioniste Dieudonné-Soral-Gouasmi ? Quel que puisse être le résultat du scrutin libanais, il est une donnée qu’il faut avoir à l’esprit dès à présent : le Liban est bien devenu le centre du nouveau Grand Jeu…
Pourquoi tant de haine finalement ? Peut-être parce que ce qui soude l’Opposition libanaise est l’Egalité & la Réconciliation : Egalité entre tous les citoyens libanais par la suppression de la constitution communautariste instaurée en 1943 et renforcée en 1989 sous l’égide des Etats-Unis, de la Syrie et de l’Arabie saoudite – avec le soutien tacite d’Israël... ! ; Réconciliation entre les nombreuses communautés libanaises déchirées depuis près de quarante ans, à commencer par les Chrétiens entre eux – divisés d’un côté entre les partisans d’un Liban maronite et sioniste, c’est à dire ethniquement et religieusement « nettoyé » et reniant son arabisme pour regarder vers l’Occident matérialiste et de l’autre les Arabes chétiens fiers de leur identité arabe et considérant leur particularisme chrétien comme un pont entre Orient et Occident au-delà de tout « choc des civilisations », mais réconciliation aussi entre les musulmans sunnites et chiites.
Finalement ce que veut l’Opposition libanaise c’est bâtir enfin une Nation libanaise unie et solidaire… Pour y parvenir, le Courant patriotique libre du Général Aoun, le Hezbollah et leurs alliés sont intransigeants dans le refus catégorique de toute installation définitive ou naturalisation des réfugiés palestiniens accueillis sur le sol libanais. Pour eux, les Palestiniens ont un pays, la Palestine ! Il faut donc appuyer les justes revendications palestiniennes quant au droit au Retour des réfugiés.
Ces deux objectifs : bâtir une Nation libanaise et droit au Retour des réfugiés palestiniens, s’opposent au projet sioniste et aux calculs stratégiques atlantistes basés sur l’ « instabilité constructive ».
Ci-dessous, deux exemples de média-mensonges publiés ce jour dans le quotidien libanais francophone L’Orient Le Jour. Bien que lié à la Majorité Hariri, ce journal reste d’une grande objectivité en se faisant l’échos des divers courants politiques du Pays des Cèdres – on en dirait pas tant du Figaro ou de Libé. Certaines de ses plumes sont par ailleurs réputées pour la finesse de leurs analyses. Ainsi, vous trouverez à la suite des deux média-mensonges un texte de Scarlett Haddad très éclairant sur les enjeux géostratégiques du scrutin de ce dimanche.
Geagea : Si le 8 Mars gagne, je crains pour les libertés
Samir Gaega, chef des Forces Libanaises, criminel de guerre et actuel membre de la majorité pro-occidentale dite « Mouvement du 14 Mars ».
L’Orient Le Jour, 3 juin 2009.
C'est un message fort que Samir Geagea a envoyé à J - 5 aux indécis, estimant qu'une victoire du camp du 8 Mars « transformerait le Liban en un grand Gaza... J'ai très peur, dans ce cas de figure, pour les libertés privées et publiques, et pour la liberté de la presse en particulier », a martelé le chef des Forces libanaises, assurant que seule une force politique puissante pour le 14 Mars, au lendemain du 7 juin, pourra équilibrer la force des armes du Hezb.http://www.lorientlejour.com/article/620335/Geagea%3A_Si_le_8_Mars_gagne%2C_je_crains_pour_les_liberts.html
Autopsie d’une haine
Michel Hajji Georgiou, journaliste.
L’Orient Le Jour, 3 juin 2009.
La force principale du leader charismatique, lorsqu'il est littéralement transfiguré en demi-dieu, autoproclamé démiurge, est probablement sa capacité à exister d'une certaine manière en dehors du temps, à manipuler ce dernier à sa guise. Mais il n'y a là rien de bien étrange ; ce phénomène est caractéristique du culte de la personnalité, de l'exaltation du leader par les masses enflammées, totalement acquises, conquises, soumises. Le chef suprême a en effet un pouvoir absolu sur la vie et la mort (de ses sujets), et, partant, sur la temporalité. Cela lui confère également la possibilité de réécrire à souhait l'histoire autant de fois qu'il le souhaite, que cela est nécessaire - c'est-à-dire au gré de ses revirements et de ses changements de position. L'impact immédiat sur la masse est minime : le chef ayant modifié le sens de son histoire, ayant donné une nouvelle interprétation de son parcours et de ses paroles, et ayant réécrit les faits, tous les fidèles s'adaptent alors tambour battant, communient avec l'Un, l'Unique.http://www.lorientlejour.com/article/620327/Autopsie_dune_haine.html
Le formatage est total, et il peut être reproduit autant de fois que le chef le juge nécessaire : l'écrasement de la personnalité, de l'identité, du Soi, est total. Le concept de l'identité s'évanouit, et l'autonomie disparaît avec : tout n'est que fusion dans la perfection absolue du chef, du Duce, du Führer.
Tous les fascismes, tous les totalitarismes ont fonctionné ainsi, dans la double obsession de contrôler toujours plus le temps - c'est-à-dire de se réapproprier inlassablement l'histoire (il faut relire, dans ce cadre, 1984 d'Orwell, et la fonction du ministère de la Vérité qui réécrit symboliquement les coupures de presse au gré des changements de principes) - et de contrôler toujours plus d'espaces, en soumettant autant que possible de volontés à leur autorité. Cependant, le formatage identitaire qui permet cette réécriture de l'histoire et cette transformation du citoyen en être servile et décérébré reste incomplet sans une modification du système de valeurs, du code de conduite adopté initialement par la personne.
Que l'on se souvienne ainsi des séances communes d'expression de la haine dans 1984 d'Orwell, organisées par le pouvoir fasciste contre l'ennemi désigné du jour : cette haine orgiaque permet en effet de souder l'esprit de corps ; elle permet aussi de mieux enraciner l'auto-conviction de tout un chacun (mais aussi du groupe dans son ensemble) que le nouvel ennemi est effectivement l'ennemi ancestral que l'on vient enfin de démasquer grâce à la sagacité et l'infaillibilité du chef (et que l'ennemi de la veille est devenu le vieil allié de toujours) ; et elle permet, par le fait même, par l'identification de cet ennemi, de s'identifier soi-même, ou plutôt de découvrir son nouveau soi, celui que le chef nous a enfin aidé, bien magnanimement, à révéler à nous-mêmes.
La culture de la haine est donc un élément fondateur du groupe. Freud l'avait déjà identifié comme tel dans Totem et Tabou. Le problème, c'est que pour installer la culture de la haine, en faire un élément de la culture d'une société, il est nécessaire d'effectuer cette refonte totale du système de valeurs, et donc de saper l'ordre ancien, les normes établies. C'est pourquoi le fascisme comporte, dans son essence profonde - et malgré son obsession légendaire de l'ordre et de la discipline - un côté anarchique qui peut séduire beaucoup d'esprits rebelles.
Comment donc détruire cet ordre ancien ? En établissant temporairement cette période d'anarchie, phase de déraison, de folie profonde, qui n'a d'égale que la folie et la mégalomanie galopante du chef suprême lui-même.
J'en viens à la raison d'être de cet article. La déraison. La disparition de la logique. La mort de l'argumentation. L'annihilation de la pensée, de l'intellect, de toute forme de rationalité. C'est la phase d'affirmation de soi du fascisme en société : le chef et, par transitivité, ses disciples s'érigent en référence ultime de ce qui est bon et de ce qui est mauvais, du Bien et du Mal, de ce qui est « juste » et de ce qui est « faux ».
Le slogan et l'accusation deviennent les arguments qui prédéterminent non pas l'établissement du dialogue, mais son enterrement illico presto. La réponse au premier argument est donc une accusation : « Corrompu ». Rapidement suivie d'autres, et le calibrage va crescendo : « Pourri », « voleur », « vendu », « bourreau », «assassin» et, enfin, « traître ».
Inutile de dire que ces « arguments » sont déclinés sous leurs diverses formes, en fonction du niveau intellectuel de l'accusateur. L'objectif est évidemment de détruire l'interlocuteur, de l'écraser sous le poids moral des adjectifs que le fascisme veut bien lui coller. Quand bien même cela se fait au nom d'une seule moralité, celle du chef et de son puits abyssal de vices et de dépravations.
Il va sans dire que, depuis le début de cet article, il est question du aounisme. Un fascisme qui n'a pas les moyens de son fascisme, en l'occurrence la discipline de fer, et qui cherche, partant, à s'en doter à travers son alliance libidinale avec le Hezbollah, celui qui possède la force, la discipline et les armes.
Le scénario d’une attaque israélienne contre l’Iran, une possibilité sérieuse pour le Hezbollah
Scarlet Haddad, journaliste.
L’Orient Le Jour, 3 juin 2009.
Le suspense électoral qui est entré dans sa dernière ligne droite ne fait pas passer au second plan les inquiétudes sur la situation régionale. Attaqué de toutes parts, notamment en Égypte, en Azerbaïdjan et en Argentine, le Hezbollah commence à avoir de sérieuses appréhensions quant à l'avenir de la résistance. La division interne ainsi que l'existence d'un grand nombre de cellules d'espionnage au profit d'Israël dont certains membres, comme les Fakih et les Awada de Nabatiyé, avaient établi des liens avec des membres du parti, le poussent à se poser des questions. Selon lui, le fait que certains Libanais le considèrent avec la Syrie comme des ennemis plus nocifs qu'Israël favorise la prolifération des espions et accentue le conflit stratégique qui scinde le monde arabe en deux camps, celui dit des Arabes modérés qui prônent un compromis avec Israël et celui qui estime que la résistance armée reste le meilleur moyen de recouvrer les droits arabes.
Des sources proches du Hezbollah estiment ainsi que le pari fait par certains sur un éventuel conflit entre le nouveau président américain Barak Obama et le nouveau gouvernement israélien n'est pas forcément justifié. Même si, selon ces sources, Obama était pétri de bonnes intentions, il commence à subir des pressions qui le poussent à céder sur des points essentiels. Il s'est déjà rétracté au sujet de la prison de Guantanamo et l'agenda du retrait des troupes américaines d'Irak, et il pourrait bien le faire concernant l'option des deux États dans le conflit palestino-israélien.http://www.lorientlejour.com/article/620326/_Le_scnario_dune_attaque_isralienne_contre_lIran%2C_une_possibilit_srieuse_pour_le_Hezbollah.html
Les sources proches du Hezbollah rappellent qu'actuellement, Israël place en tête de ses priorités la menace iranienne, alors qu'Obama souhaite régler en premier le dossier
israélo-palestinien. Mais les mêmes sources pensent que le gouvernement israélien joue la carte du gain de temps, avant de réussir à convaincre Obama que la seule solution possible est une attaque militaire contre des sites nucléaires iraniens.
Selon les informations en possession du Hezbollah, l'émissaire d'Obama dans la région, George Mitchell, s'est donné un an et demi pour soit trouver une solution au conflit israélo-palestinien, soit partir à la retraite. D'ici là, Israël se prépare sérieusement à l'éventualité d'une attaque militaire en temps voulu, certain que le dialogue entre l'administration américaine et l'Iran ne peut qu'échouer.
Les manœuvres entamées le 31 mai et qui se poursuivent jusqu'à jeudi s'inscrivent dans le cadre des préparatifs militaires de l'État hébreu. Le quotidien français Le Monde a d'ailleurs publié la semaine dernière le scénario d'une attaque militaire israélienne contre les sites nucléaires iraniens, reprenant Haaretz. Ce scénario prévoit l'utilisation de 90 avions, dont deux récemment livrés par les Américains, capables de brouiller le système de radars le plus sophistiqué. Les Israéliens pourraient aussi utiliser ce qu'on appelle les « Bunkers Boosters », ces fameux « missiles intelligents ». Et pour atteindre leurs cibles iraniennes, les avions israéliens devront probablement survoler le territoire irakien, où sont encore postés les soldats américains. C'est dire que la situation est assez complexe, mais le Hezbollah estime que cette probabilité est à envisager sérieusement, d'autant que les Israéliens poussent le président américain à modifier l'échelle de ses priorités.
Déjà, 76 sénateurs et 360 membres de la Chambre des représentants ont signé une pétition pour demander au président américain de ne pas exercer des pressions sur l'État hébreu. C'est pourquoi le président américain devrait rester dans les généralités dans ses discours prévus en Arabie saoudite (qu'il a rajouté in extremis à sa visite dans la région) et en Égypte, axant ses interventions sur l'initiative arabe de paix et sur le fait que tout dialogue avec l'Iran ne se fera pas aux dépens des pays arabes.
Dans ce contexte, les sources proches du Hezbollah estiment qu'une attaque israélienne contre l'Iran et contre le Liban est envisageable, que l'opposition remporte ou non les élections. Si l'opposition l'emporte, Israël dira qu'il ne faut pas laisser le Hezbollah contrôler le Liban, et si c'est la majorité qui l'emporte, il dira qu'il faut aider le camp « modéré »...
Tristan, E&R Nice-Nissa
jeudi 16 avril 2009
Conférence de Pierre-Henri Bunel : compte-rendu
Avant de commencer la conférence à proprement parler, P.H. Bunel présenta son parcours professionnel et son positionnement politique. "Je ne suis ni de droite, ni de gauche. Je me sers de mes deux jambes, la droite et la gauche, pour avancer et je ne vais jamais là où l'on me force à aller" précisa-t-il. Puis ajouta : "Actuellement, le courant dont je me sens le plus proche est Debout la République et son président Nicolas Dupont-Aignan, mouvement dont je suis adhérent".
Attaché à une tradition d'analyse géopolitique associant Histoire, Economie et Géostratégie, il remonta à la fondation des Etats-Unis et à la guerre d'Indépéndance, puis fit un long développement sur la politique étrangère américaine depuis le 19ème siècle jusqu'au retour de la France dans le commandement intégré de l'OTAN. Ce rappel historique très didactique, fut agrémenté de nombreuses anecdotes sur son parcours de militaire et de diplomate français tant au Proche-Orient que dans les Balkans. Il évoqua l'existence de véritables camps de concentration sur le territoire israélien, en particulier celui de Qeziost, dont les détenus palestiniens sont capturés lors de rafles clandestines, lesquelles rappellent les tristement célèbres opérations "Nuit et brouillard"... Il interpella également le public attentif et curieux - de nombreuses questions furent posées tout au long de la conférence - au sujet de la livraison aux Emirats Arabes Unis par la France de missiles de croisière de dernière génération, de type Black Shahin, dérivés des missiles français Apache. Selon P.H. Bunel, ces missiles pourraient être livrés au Pakistan - voire à l'Iran - ce qui permettrait au "Pays des Purs" de disposer de vecteurs à haute performance capables de frapper tant les Saouds, que les intérêts américains dans le Golfe ou bien encore... Israël...
Il rappella également son amitié sincère envers le peuple américain "chaleureux et attachant", au sein duquel il a conservé de nombreux contacts, notamment des militaires. Mais il ne se fait aucune illusion vis à vis des élites de Washington, oeuvrant contre leur peuple et contre l'Humanité, et dont il faut toujours se méfier, l'Histoire l'ayant maintes fois démontrée...! Pour lui, la subversion états-unienne en Europe n'est pas incarnée par la Perfide Albion comme le pensent souvent les Nationalistes et les Gaullistes, mais par l'Allemagne, véritable cheval de Troie de l'Euratlantisme. La fin du couple franco-allemand initié par De Gaulle - dont le dernier avatar fut la position courageuse du gouvernement Schröeder en 2003 aux côtés de Paris et de Moscou, marque une nouvelle avancée de l'hégémonie états-unienne en Europe.
Son réseau d'amitié s'étend également au monde arabe, depuis son détachement en Jordanie et ses missions en Palestine ou dans le Golfe, mais aussi en Serbie, pays fier et courageux, dont il prit la défense avec honneur... engagement qui lui coûta cher comme nous le savons.
Une question du public porta sur la récente "affaire Chauprade" et son lien avec l'"affaire Bunel", dix ans plus tôt. Réponse du conférencier : "Je ne peux pas parler à la place de Chauprade".
Autre question du public : Que faire face à la globalisation et à l'américanisation de notre société ? Réponse de P.H. Bunel : ne pas consommer Coca ou McDo, lire, se documenter grâce à internet, faire un tri dans les programmes TV, ne pas se laisser lobotomiser par les médias-collabos... la Résistance doit être GLOBALE !
A l'issue de son intervention, il se livra à une séance de dédicace. Nos amis de la Librairie du Paillon installèrent pour l'occasion un stand à l'entrée de la salle sur lequel on pouvait retrouver le livre "black-listé" d'A. Chauprade consacrée au 11-9, le dernier Emmanuel Todd ("Après la Démocratie") ou encore les ouvrages de Pierre Hillard.
Bref, vous l'aurez compris, ce personnage brillant, sympathique et attachant, s'inscrit dans l'Axe du Bien, celui de la Résistance au Système aux côtés d'Alain Soral, de Dieudonné, de Thierry Meyssan, de Pierre Hillard, d'Aymeric Chauprade, d'Emmanuel Todd, de Nabe, de Michel Collon ou encore de Johan Livernette.
A l'Honneur et l'Insoumission !
Tristan, E&R Nice-Nissa.
Il y a dix ans commençait une opération d’agression de l’Otan contre un peuple fier et libre, le peuple Serbe. Ce drame intervenait avec la complicité d’une partie des opinions publiques abusées par la propagande de l’Otan et de ses satellites.
Pour avoir pris part à une action qui visait à empêcher une telle forfaiture, c’est de l’intérieur d’une prison française que j’ai suivi tous les épisodes de cet événement qui frappera d’opprobre ses coupables pour une longue période de l’histoire.
J’ai ressenti devant ce crime annoncé un double sentiment de honte et de fierté.
D’abord la honte : celle de voir mon pays s’engager volontairement dans cette trahison. Une trahison envers lui-même d’abord parce que les raisons invoquées ne reposaient sur rien, parce que participer à cette infamie ne pouvait pas servir le peuple français et enfin, et c’est peut-être le plus grave de l’affaire, parce que nos dirigeants trahissaient ainsi une amitié traditionnelle fondée sur l’héritage de l’histoire.
En bombardant Belgrade comme l’avaient fait les nazi pendant la seconde guerre mondiale, les « alliés » ne pouvaient que ternir fortement leur image pour les temps à venir.
Mais j’ai aussi ressenti un sentiment de fierté.
J’avais appris à connaître le Peuple Serbe pendant mon déploiement en Bosnie-Herzégovine. Certes, la situation des Serbes de Bosnie-Herzégovine était difficile, mais ils ont toujours fait montre de loyauté à leur parole dans tout ce que les forces d’occupation leur demandaient.
Il ne s’agissait pas de basse « collaboration » mais de respect de la parole donnée, entérinée par la signature du diktat de Dayton. Ils sont les seuls à avoir fait preuve de tant de courage et de loyauté en cette période qui était déjà fort peu glorieuse pour les complices de l’Otan.
Et dans ma prison parisienne, je ne pouvais que ressentir un sentiment d’amitié envers les Serbes injustement frappés pour avoir voulu défendre leur existence, leur culture et leur liberté. Pour avoir défendu leurs droits les plus élémentaires, en somme. J’ai été fier de voir ces patriotes se masser sur les ponts sous les bombardements pour servir de boucliers humains à leur patrie bien aimée.
Au cours de ma détention, j’ai reçu de nombreux témoignages de sympathie venant des Serbes de France mais aussi de Serbie. J’ai dans mon bureau une carte postale représentant des militaires serbes et français lors de la campagne des Balkans en 1918. Sur cette carte postale, il est écrit, en serbe : Srpski i francuski oficiri u I svetla skom ratu et, en français dans un cartouche « Merci mon commandant Pierre-Henri BUNEL ! La Serbie prie le Dieu pour Toi en ce mars 1999. Il s’agit de la carte n° 188 des Éditions Francophiles 1999. et porte la signature Branko Vasilijević, prof. Cette carte ne me quitte pas, d’une maison à l’autre.
Lorsque je suis enfin sorti de prison le 29 août 1999, vous aviez gagné. Les coups sauvages de vos ennemis n’avaient pas réduit votre résistance, on n’entendait plus parler ni la Secrétaire d’État des États-Unis, ni le verbeux Richard Holbrooke. Tous ces « courageux » bavards avaient laissé la place à… un négociateur finnois.
Certes, les dégâts contre la Chère Serbie avaient été énormes, mais vous n’aviez pas cédé, et vous aviez gardé votre président.
Lorsqu’en 2003, invité par les Éditions Guntenberg Galaksija et sont directeur M. Mile Bverlic, qui a bien voulu éditer en serbe mon livre « Crimes de Guerre à l’Otan », j’ai enfin pu venir rendre visite à ce pays que j’aime tant et rencontrer les héros qui avaient tenu sous les bombes assassines. J’ai aussi pu franchir l’Ibar à Kosovska Mitrovica, sous les regards haineux d’Albanais suffisants mais sous la protection des Serbes restés sur la rive nord. J’ai alors mieux compris combien mon pays d’Ariège, dans les montagnes du sud de la France, est proche de cette province du sud de la Serbie. Proche par ses montagnes, proche par ses habitants qui sont eux aussi habitués au dur travail de l’agriculture de montagne, aux hivers rudes. Les gens de mon pays ont eu eux aussi à lutter contre des envahisseurs venus du nord et le haut lieu de Montségur est pour nous autres pyrénéens comme Kosovo Poljé pour la Nation Serbe.
Mais la forfaiture a continué avec l’acceptation par des satellites de Washington de l’indépendance de la province Serbe de Kosovo i Metohija.
La France aussi a connu des périodes sombres de son histoire. Elle aussi s’est trouvée amputée de l’Alsace et de la Moselle par les hordes germaniques. De 1940 à 1945, elle aussi a été envahie. Et nous en sommes sortis.
Certes, on peut penser qu’elle est à nouveau sur une pente dangereuse. Mais, à elle comme à la Serbie, il reste un espoir. Les mêmes forces qui ont conduit à la mutilation de la Serbie et qui conduisent à la mutilation de la France, conduiront aussi à la résurrection de nos deux peuples.
Mais il faut pour cela que la jeunesse serbe et la jeunesse française ne se laissent pas aveugler par les mirages de la société de consommation.
Les peuples qui n’ont pas d’histoire n’ont pas d’avenir. En revanche, ceux qui savent conserver leurs traditions, tout en prenant dans le modernisme des éléments positifs, ceux qui savent garder la conscience de ce qu’ils sont, de ce que les ont faits leurs pères, ceux-là ont de l’avenir.
L’évolution du monde prouve que les modèles que prônent nos ennemis sont éminemment fragiles parce qu’ils reposent sur la mollesse et la paresse. Dans le monde qui se dessine, l’avenir sera à ceux qui sont durs à la tâche et rustiques dans leurs aspirations. C’est notre devoir, à nous adultes de montrer le droit chemin à nos enfants. Guidés par nos popes, mais à la force de notre énergie, il nous appartient de reprendre les rênes de nos destins.
Les Serbes sont courageux, ils l’ont montré au cours de leur histoire et au moins depuis la Bataille du Champ des Merles – Kosovo poljé – de plus, ils ne sont pas seuls même si leurs frères des combats futurs sont encore contraints au silence. La foi en Dieu, en son pays et en ses traditions est la source de l’avenir glorieux.
En ce dixième anniversaire d’un malheur qui aura une fin, je voulais vous dire à tous mon amitié et l’amour que je vous porte.
Gloire et longue vie au Peuple Serbe ! Votre ami, votre frère :
Pierre-Henri BUNEL
mercredi 1 avril 2009
Johan Livernette, Le Toulonnais révolté
Nous saluons la publication du second ouvrage de notre ami Johan Livernette, Le dissident révolté, publié aux Presses du Midi.
http://www.chapitre.com/CHAPITRE/fr/BOOK/livernette-johan/le-dissident-revolte,22552993.aspx
Pour ceux qui ne l'auraient pas encore lu, n'oublions pas son premier ouvrage, Round Affectif, également aux Presses du Midi.
Le second Couteaux des Européennes
Monsieur Couteaux,
Peut-être pour mieux câliner votre segment de marché SÉNIOR et vous assurer de leurs généreuses donations ? Une erreur stratégique de plus selon nous. Car pour bien la connaître, votre base est beaucoup plus à l'écoute d'Alain Soral que vous ne semblez le croire. Les plus modernes de vos militants tentent actuellement de lancer une nouvelle union patriotique : lassés qu'ils sont de vos calculs gériatriques et de vos scores électoraux. Une nouvelle génération qui voit d'un très mauvais œil le procès d'intention que vous attentez à Dieudonné et Soral. À défaut de vivre votre époque, il serait avantageux pour l'avenir du RIF, que vous fassiez l'effort de la comprendre. Car l'avenir du souverainisme passera surtout par la transmission.
Que monsieur M’bala M’bala ne se pose pas en gestionnaire technocrate du nouvel empire européen est la moindre des choses pour un candidat antisystème, dont le courage politique est de RÉSISTER à une oligarchie plutôt que de la fréquenter. Avec ou sans E&R, nous sommes sûrs que Dieudonné et son équipe sauront composer rapidement un programme solide pour réconcilier les français avec eux-mêmes et contre leurs élites. La liberté d'expression et l'anti-communautarisme sont au centre des préoccupations du candidat Dieudonné. Comme Madame Skandrani et Alain Soral, il a pu vérifier dans sa chair, que ces thèmes vous valent très vite l'hostilité des milices de l'Empire. Votre souveraineté ne semble pas inquiéter grand monde à Tel Aviv, Washington et Bruxelles : depuis 1999, votre cooptation européenne n'a guère arrangé les affaires de la France et l'on peut s'étonner de votre extrême douceur à l'endroit des lobbys sionistes.
Vous sembliez récemment, Monsieur Couteaux, découvrir l'allégeance de Monsieur De Villiers à l'officine américaine Libertas. Nous pensions pourtant vous avoir fait la leçon lorsque nous avions corrigé en votre présence Philippe Le Jolis de Villiers de Saintignon lors de sa pénible conférence de presse au siège parisien de l'union européenne, l'année passée.
A l'exception de Monsieur Dupont-Aignan (dont nous souhaiterions tout de même une position franche vis à vis de la French American Foundation), les gaullistes authentiques capables de défier les Etats-Unis d'Europe et d'Amérique se font rares. De trop nombreux escrocs se déchirent l'héritage du Général et depuis trop longtemps. Nous restons persuadés que vous n'êtes pas de ceux-là. Mais nous prenons note de votre souhait : rester définitivement à l'écart de la résistance populaire.
Bien vous en fasse, vos rendez-vous nécrologiques vont vous occuper à plein temps, la jeunesse restant hélas, à bonne distance de vos actions : vous aurez ainsi l'occasion d'exprimer pleinement votre « gravité ». Malgré tout, c'est sans rancune et en totale solidarité avec nos camarades souverainistes du RIF et de Debout la République, que nous serons présents à la manifestation que vous organisez jeudi en protestation au retour de la France dans le noyau dur de l'OTAN. L'intérêt national prévalant toujours sur les « querelles médiatiques », ce sera certainement pour vous l'occasion de dialoguer avec nos militants.
À E&R nous songeons à l’échec prévisible du camp « souverainiste » (nationaliste et gaulliste) au soir du 7 juin 2009 : dispersion des voix dans de multiples listes, refus de s’unir au-delà des divergences (minimes d’ailleurs, car si l’on n’est pas d’accord sur 20% des idées, on est d’accord sur 80%, et c’est bien cela l’essentiel !), ego personnel (se battre comme des enfants dans un bac à sable pour savoir qui sera tête de liste dans telle ou telle région).
Les électeurs sont de plus en plus déboussolés alors que depuis 1992 et la courte défaite du NON à Maastricht, le mouvement populaire contre l’euromondialisme gagne des points à chaque scrutin européen ou national, qu’il s’agisse du « hold-up » du RPF de Pasqua-Villiers en 1999 (13% tout de même, devant la liste RPR conduite par Sarkozy…), du « chaos » du 21 avril 2002 ou du rejet massif de la Constitution européenne le 29 mai 2005.
Or, il y avait un énorme coup électoral et médiatique à jouer dans cette campagne européenne. Les Français rejettent le Système et les élites, à commencer par leur premier représentant, Nicolas Sarkozy. Les travailleurs, étudiants et retraités des classes populaires et moyennes en voie de tiers-mondisation généralisée sont chaque jour plus nombreux à descendre dans la rue pour crier leur ras-le-bol des fausses promesses et des gadgets que sont les soi-disants « plans anti-crise ». Le Peuple ne veut certes plus de l’UMP, du PS, des Verts et du PC, mais c’est pourtant bien eux qui rafleront la mise… sans compter, le score du « facteur-pipole » de Neuilly… !
Pourquoi alors ? Tout simplement parce que le camp « souverainiste » est trop gentil, trop transparent, trop policé dans sa communication, trop dispersé pour diverses raisons, pourtant sans communes mesures avec la gravité de la crise actuelle, incapable de se faire entendre réellement par le Peuple-Électeur, incapable d’enfoncer la Ligne Maginot dressée face à lui par les Médias subventionnés (TV, journaux, radios). En un mot, il manque aux « souverainistes » la RADICALITÉ. Et c’est là que votre critique de la méthode Soral-Dieudonné sonne mal. E&R et Alain Soral ont réussi à amener aux idées que nous partageons, des jeunes de tous horizons (étudiants, jeunes sans formation et souvent sans emploi ni avenir, jeunes issus de l’immigration, jeunes travailleurs). Les livres et interventions télévisées ou Internet d’Alain Soral, les vidéos mises en ligne sur Internet par les sympathisants d’E&R, les spectacles de Dieudonné, les interviews radicales de We Are Change-Paris (Attali, Rama Yadé, Coppé, Montebourg), les actions menées sur le terrain par E&R (interview des parlementaires concernant leur vote sur l’Afghanistan, questions insolentes posées à P. De Villiers en votre présence rappelons-le encore une fois), ont plus de poids que vous ne semblez le penser.
Amener au nationalisme et au souverainisme des jeunes en général « kidnappés » par la LCR ou les sirènes bobo-libérales de l’UMPS et des Verts constitue en soi une belle réussite ne trouvez-vous pas Monsieur le Député européen ?
Pour beaucoup de ces nouveaux électeurs, assister à un spectacle de Dieudonné ou visionner sur Internet une vidéo d’Alain Soral sont déjà des actes politiques et citoyens. Sans vouloir dénigrer vos réels talents d’écrivain et d’eurodéputé, combien de jeunes Français avez-vous sensibilisés aux graves problèmes que sont aujourd’hui le communautarisme, le duo immigration-délocalisation, l’affaiblissement du lien républicain, les insultes quotidiennes faites à notre Histoire et à nos Traditions pluriséculaires, l’impérialisme atlantiste et sioniste ?
Oui, l’impérialisme atlantiste ET sioniste. Votre culture politique et historique n’étant plus à démontrer, vous savez pertinemment que ce couple diabolique est malheureusement à l’origine de ce que certains appellent « choc des civilisations » et qu’il pèse pour beaucoup dans l’avancée du communautarisme dans notre pays. Alors sans aller plus loin dans ce sujet, nous vous demandons de vous poser en âme et conscience la question suivante : le sionisme (couplé à l’euro-atlantisme) n’est-il pas une menace majeure pour la cohésion nationale et la construction d’une Europe des Peuples et des Nations libres en paix avec le monde arabo-musulman ?
Bien à vous Monsieur le Député,
Vive la France libre !
E&R
vendredi 20 mars 2009
Bye Bye Nice 2018 !!!
Après l'échec du PS pour Paris 2012, bye bye Nice 2018 pour l'UMPS ! Les contribuables et les marmottes vont être contents !
L'hyper-président UMP du Conseil Général-Maire de Nice-Président de la Communauté d'aglomération Nice Côte d'Azur, Christian Estrozy et le président PS de la Région PACA Michel Vauzelle avaient soutenu à bout de bras ce produit marketing autant inutile que ruineux, et fait ainsi leur coming out UMPS...
E&R Nice-Nissa
jeudi 5 mars 2009
Régis Debray analyse la crise de la gauche
L' "Elargissement" de l'Union Européenne, célébré en grande pompe n'a pas amené les Français à retrouver leurs frères européens de l'Est, mais à souder l'Europe aux "Etats-Unis de l'Est".
Comme Emmanuel Todd, il envisage la fin possible de la démocratie européenne, née en France en 1789, et donc du politique, cédant la place aux logiques ethniques et communautaires sur le retour (Padanie avec la Ligue du Nord en Italie, repli communautaire juif, etc.).
mercredi 4 mars 2009
Ce que disent les Juifs d'Iran
Les juifs d’Iran sont l’objet de tous les fantasmes, fantasmes alimentés par les déclarations du président Ahmadinejad niant le génocide ou le minimisant. Une exposition de caricatures sur la Shoah, largement négationniste, s’était tenue à Téhéran en décembre 2005. Il est surprenant, dans ces conditions, que les juifs d’Iran soient la principale communauté juive au Proche-Orient (après celle d’Israël, bien évidemment).
Roger Cohen, journaliste au New York Times, a séjourné en Iran. Il en a rapporté plusieurs articles très intéressants dont l’un, publié le 22 février sur le site du journal, s’intitule « What Iran’s Jews Say ».
« Ispahan. Sur la place de la Palestine, en face d’une mosquée appelée Al-Aqsa, il y a une synagogue où les juifs de cette ancienne cité se rassemblent à l’aube. Sur le portique, une bannière : “La communauté juive d’Ispahan salue le 30e anniversaire de la révolution islamique”.
Les juifs d’Iran enlèvent leurs chaussures, attachent les phylactères autour de leur bras, et prennent place. Le murmure des prières en hébreu s’élève à travers la synagogue encombrée de beaux tapis et de plantes tristes. Soleiman Sedighpoor, un marchand d’antiquités au magasin plein de trésors, conduit le service sous un chandelier.
J’avais rendu visite à Sedighpoor, 61 ans, les yeux clairs, le jour précédent dans sa petite échoppe poussiéreuse. Il m’avait vendu, avec réticence, un bracelet de perles avec des miniatures perses. Les pères achètent et les enfants vendent, a-t-il murmuré, avant de m’inviter à la synagogue. J’avais accepté et lui avais demandé ce qu’il pensait des slogans “Mort à Israël” (“Mag bar Esrael”) qui ponctuaient la vie en Iran.
“Laissez-les dire ‘mort à Israël’, a-t-il répondu. Je suis dans cette boutique depuis 43 ans et je n’ai jamais eu de problèmes. J’ai rendu visite à des proches qui habitent en Israël, mais quand je vois ce qui s’est passé à Gaza, je manifeste comme un Iranien.”
Le Proche-Orient est une région inconfortable pour les minorités. (...) Pourtant, 25 000 juifs environ vivent en Iran, la plus grande minorité juive avec celle de Turquie dans le Proche-Orient musulman. Il y a plus d’une dizaine de synagogues à Téhéran. Ici, à Ispahan, quelques-unes accueillent une communauté de 1 200 juifs, descendants d’une communauté vieille de 3 000 ans.
Durant les dernières décennies, depuis la création de l’Etat d’Israël et la révolution islamique de 1979, le nombre de juifs a diminué de 190 000. Mais l’exode n’a pas été comparable à celui des pays arabes, dont 800 000 juifs ont émigré en Israël. En Algérie, en Tunisie, en Egypte et en Irak – des pays où vivaient plus de 485 000 juifs en 1948 –, il en reste moins de 2 000. (...)
Bien sûr, le cycle inachevé des guerres d’Israël se sont déroulées contre des Arabes, non des Perses, ce qui explique en partie cette différence. Et pourtant, un mystère persiste au sujet les juifs iraniens. Il est important de décider ce qui est le plus important : les invectives d’annihilation anti-israéliennes, le déni de l’holocauste et autres provocations, ou le fait que la communauté juive vit, travaille, prie dans une relative tranquillité.
Je préfère sans doute les faits aux mots, mais j’affirme que la réalité de la civilité des Iraniens à l’égard des juifs nous dit plus sur l’Iran – sa sophistication et sa culture – que la rhétorique enflammée.
C’est peut-être parce que je suis juif et que j’ai été traité avec tant de chaleur en Iran. Ou peut-être parce que j’ai été impressionné par le fait que la fureur provoquée par Gaza et relayée par les affiches et la télévision ne se soit jamais transformée en insultes ou en violences contre les juifs. Ou peut-être parce que je suis convaincu que la caricature du “mollah fou” et le parallèle entre tout compromis avec l’Iran et Munich (1938) – une position populaire dans certains cercles américains – sont trompeurs et dangereux.
Je sais que, si de nombreux juifs ont quitté l’Iran, ce n’est pas sans raison. L’hostilité existe. L’accusation d’espionnage en 1999 contre un groupe de juifs de Chiraz, largement rendue publique, a montré la pire face du régime. Les juifs élisent un représentant au parlement, mais peuvent aussi voter pour un musulman s’ils préfèrent. Un musulman, en revanche, ne peut pas voter pour un juif.
Parmi les minorités, les Bahâ’is – sept d’entre eux ont été récemment arrêtés et accusés d’espionnage pour Israël – ont subi un traitement particulièrement brutal.
J’ai demandé à Morris Motamed, qui fut un membre du parlement, s’il se sentait utilisé comme un Quisling. “Non, a-t-il répliqué. En fait, je sens une tolérance profonde ici par rapport aux juifs.” Il a ajouté que le slogan “Mort à Israël” le préoccupe, mais a critiqué le “double standard” qui permet à Israël, au Pakistan et à l’Inde d’avoir la bombe nucléaire, mais pas à l’Iran.
Le double standard ne fonctionne plus, car le Proche-Orient est devenu plus sophistiqué. Une manière de considérer les tirades anti-israéliennes calomnieuses est de les voir comme une manière d’attirer l’attention sur la bombe israélienne, sur les 41 années d’occupation de la Cisjordanie, sur le refus de discuter avec le Hamas, sur l’usage répété par Israël de sa force supérieure. Le langage israélien peut être méprisable, mais toute paix au Proche-Orient – et tout engagement avec Téhéran – devra prendre en compte ces trois points.
“Green Zoneism”, la définition d’une politique proche-orientale sur la base de mondes imaginaires, ne conduit nulle part.
Le réalisme à l’égard de l’Iran doit prendre en compte l’œcuménisme du carrefour Palestine. A la synagogue, Benhur Shemian, 22 ans, m’a dit que Gaza prouvait que le gouvernement israélien était “criminel”, mais qu’il croyait toujours en la paix. A la moquée Al-Aqsa, Monteza Foroughi, 72 ans, a désigné la synagogue et m’a dit : “Ils ont leur prophète, nous avons le nôtre. Et c’est bien comme cela.” »
Alain Gresh pour Le Monde Diplomatique, 27 février 2009.
Le déclin des régions
Les « modernes » de droite et de gauche avaient les yeux brillants quand ils prononçaient son nom en allemand : Land. La Région avait ringardisé le département ; elle devait même remplacer l'Etat-nation, au sein de la glorieuse « Europe des régions ». Si le comité Balladur est écouté, les Régions perdront pourtant leur compétence générale. Leur liberté de se mêler de tout. Cantonalisées, départementalisées. Recadrées sur des missions économiques.
Les circonscriptions administratives furent historiquement liées au mode de déplacement.
Le paysan se rendait à pied dans sa commune, avant de rentrer chez lui, à la nuit tombée. Le chef-lieu du département était de même atteint en une journée de cheval. La région était liée à l'automobile. Le TGV a tué la région. Et redonné des couleurs au colbertisme. Nos Régions ne seront jamais des Länder ou des Generalidades. Rhône-Alpes ne sera jamais le Piémont. Nous n'avons pas cette histoire ; nous ne l'aurons jamais. La France est un peu comme ces pays sous-développés qui passent directement au téléphone portable, sans passer par le fixe, et sautent directement à la technologie la plus récente. L'avenir appartient aux grandes métropoles qui, à l'instar du Grand Paris, peuvent accueillir sans ridicule des sièges sociaux. Lyon, Marseille, Toulouse, Nice, Lille, Strasbourg. Bordeaux pour faire plaisir à Juppé.
La Région fut un rêve d'élites. Jamais les populations locales ne s'y sont attachées. Au contraire de la commune, mais aussi du département, comme l'a montré la picrocholine guerre des plaques d'immatriculation. La Fontaine aurait aimé l'histoire de la Région : celle de la grenouille qui veut se faire aussi grosse que le bœuf ; et finit par éclater.
Eric Zemmour
mercredi 25 février 2009
samedi 21 février 2009
Balkany ou la puanteur incarnée de l'aristocratie UMPS...
...en 2009, ne faudrait-il pas songer à resortir du placard Sainte-Guillotine...?
Rétrospective: Le groupe terroriste Fatah el Islam fut financé par Saad Hariri et le prince Bandar
Le Fatah el Islam est un groupe extrémiste salafiste qui a trouvé refuge dans le camp de Nahr el-Bared, au Nord du Liban près de Tripoli. C’est à partir de là qu’il menait des actions de terreur. L’une d’entre elles a lâchement visé l’armée libanaise, un matin alors que les soldats étaient encore dans leur sommeil. Cette attaque faisait suite à une autre qu’elle avait mené dans une filiale de la Bank Med (banque détenue par Hariri) dans le but de récupérer les chèques que Saad Hariri, leur employeur, leur devait.
Voici, en juin 2007, une interview du journaliste Seymour Hersh qui révèle à la CNN les liens entre Fatah el Islam et le clan Hariri.
Seymour Hersh est un journaliste du New Yorker qui a enquêté sur les réseaux terroristes et qui a révélé les liens existant entre la CIA et certains groupes extrémistes, dont le Fatah el-Islam… avant même que ce dernier se fasse connaître, notamment lors de la bataille de Nahr el-Bared l’opposant à l’armée libanaise lors de l’été 2007. Ce rapport à l’origine anodin devient plusieurs mois plus tard une source d’informations incontestable accablant le rôle US (et de ses alliés locaux) dans le financement de réseaux terroristes.
Traduction du contenu de l’interview
Journaliste CNN: L’enquêteur Seymour Hersh reportait en mars dernier que pour défaire le Hezbollah, le gouvernement libanais soutenait des groupes extrémistes sunnites, les mêmes que ceux qui se battent aujourd’hui à Nahr el Bared.
CNN: Seymour Hersh, quelle est, selon votre rapport, la source de financement du Fatah el Islam dans le camp de Nahr el Bared? D’où provient cet argent, d’où se procurent-ils les armes?
Seymour Hersh: Les acteurs clés sont les Saoudiens bien sûr et Bandar qui ont conclu une sorte d’accord privé avec la Maison Blanche (Dick Cheney et Elliot Abrams). L’idée est d’avoir un soutien financier de l’Arabie Saoudite pour soutenir divers groupes sunnites extrémistes du Jihad, particulièrement au Liban, qui seraient perçus comme un appui en cas de confrontation avec le Hezbollah, groupe chiite. C’est aussi simple que cela.
CNN: Donc, le gouvernement de Siniora, pour contrer l’influence du Hezbollah au Liban, serait volontairement entrain de fonder des groupes tels que Fatah el Islam avec qui elle a des problèmes actuellement?
Seymour Hersh: Conséquence non intentionnelle, oui.
CNN: Donc si l’Arabie Soudite ou le gouvernement Siniora sont entrain de faire cela, que ce soit intentionnellement ou pas, est-ce que les Etats-Unis auraient alors leur mot à dire à ce sujet?
Seymour Hersh: Les Etats-Unis sont profondément impliqués. Il s’agit d’une opération couverte par le prince Bandar [ndlr: fils du prince Sultan et ancien ambassadeur saoudien à Washington, proche de George Bush père]. Mais n’oubliez pas, si vous vous souvenez, nous sommes allés en guerre en Afghanistan en soutenant Ben Laden, un moujahidin à l’époque, dans les années 90… avec Bandar et avec des gens comme Elliot Abrams, la mauvaise idée étant qu’avec les promesses Saoudiennes, ils peuvent controler les djihadistes. Donc, nous avons dépensé beaucoup d’argent et de temps à la fin des années 80 dans le soutien de djihadistes pour nous aider à battre les Russes en Afghanistan et ils se sont retournés contre nous. Et nous avons le même probème maintenant, nous n’avons pas retenu les leçons du passé. On utilise les Saoudiens pour soutenir les djihadistes et les Saoudiens nous disent qu’ils peuvent contrôler les groupes salafistes… ces mêmes groupes dont on parle actuellement à Tripoli et qui sont en contact avec le gouvernement.
CNN: (…) Mais pourquoi cela aurait-il été intéressant pour les Etats-Unis de soutenir, disons indirectement, ces groupes jihadistes qui sont extrémistes, qui se battent jusqu’à la mort dans ces camps palestiniens. Cela ne va-t-il pas à l’encontre des intérêts du gouvernement Siniora mais aussi des Etats-Unis au Liban?
Seymour Hersh: L’ennemi de notre ennemi est notre ami. Les groupes djihadistes au Liban étaient aussi présents pour s’opposer au Hezbollah, dont tout le monde se rappelle a battu Israël l’année dernière, de l’aveu même des Israéliens. Et vous avez donc avec le Hezbollah, une menace importante pour les [intérêts] US. Le rôle des USA est simple… Condoleezza Rice, la secrétaire d’État, est très claire à ce sujet: Travailler maintenant sur le soutien de groupes sunnites n’importe où contre les chiites. Contre les chiites en Iran, contre les chiites au Liban avec Nasrallah. L’objectif est clairement la fitna, une guerre civile. C’est actuellement l’objectif à certains endroits du Liban.
CNN: Mais l’administration Bush officiellement ne sera pas d’accord avec cela. Le gouvernement libanais pointe clairement du doigt la Syrie. Est-ce que ce groupe est lié à la Syrie, se procure-t-il des armes via la Syrie? D’où proviennent ses armes si ça ne vient pas de Syrie?
Seymour Hersh: La Syrie est proche du Hezbollah et est critiquée pour cela par l’administration Bush qui soutient les groupes salafistes eux-mêmes particulièrement opposés au Hezbollah. C’est pourquoi cela n’est pas logique [d'accuser la Syrie]. Ce qui est plus simple, c’est de comprendre ce programme conclu avec les Saoudiens. Donc, il s’agit d’un problème plus grand [que celui présenté officiellement] et qui consiste à stopper l’émergence chiite. Et c’est simplement ce qui s’est produit auparavant.
CNN: Si ça n’a aucun sens pour la Syrie de soutenir ces groupes salafistes, pourquoi cela aurait-il un sens pour les USA de soutenir, indirectement, ces groupes en donnant des milliards de dollars et en soutenant militairement le gouvernement Siniora? Surtout s’ils n’arrivent pas à contrôler ces groupes extrémistes.(…) Quel est notre meilleur intérêt et qu’est-ce qu’on devrait faire actuellement selon vous?
Seymour Hersh: Vous êtes entrain d’assumer la logique du gouvernement américain.
Le problème est simple. J’ai pu remarquer lorsque j’étais à Beyrouth que les officiels du gouvernement Siniora ont connaissance de leur existence. La raison pour laquelle ils tolèrent des groupes djihadistes comme ceux qu’on voit actuellement à Tripoli, c’est parce qu’ils sont perçus comme pouvant les protéger du Hezbollah. La peur du Hezbollah à Washington, particulièrement dans la maison blanche, est un leure. Il pensent que Hassan Nasrallah a absolument l’intention de lancer une guerre contre les Etats-Unis. Et le fait que ce soit vrai ou non est une autre question, mais c’est une exagération de la crainte du Hezbollah. Nous ne voulons pas que le Hezbollah joue un rôle actif au Liban, dans le gouvernement, et ça a été notre politique de manière basique depuis le début. A savoir soutenir le gouvernement Siniora malgré sa faiblesse, contre une coalition qui est formée non seulement du Hezbollah mais aussi de M. Aoun [ndlr: leader chrétien], ancien chef de l’armée libanaise.
Jeunempl pour Mouvement Pour le Liban (Belgique), 16 janvier 2009.
Michel Aoun : Ma visite à Damas sera comme celle de De Gaulle en Allemagne
Quand il fait la guerre, les Libanais tremblent, et quand il fait la paix, ils poussent un soupir de soulagement. Adulé ou détesté, le général Michel Aoun reste un personnage-clé de la scène politique et ses moindres déclarations sont largement commentées dans les médias.
À plus forte raison lorsqu’il décide d’aller à Damas… Se rend-il ainsi à Canossa comme tant d’autres Libanais avant lui, ou bien va-t-il en homme libre qui ne demande rien et ne regarde que vers l’avenir ? Que dit-il aux proches des soldats morts le 13 octobre 1990 ? Le général Michel Aoun répond à toutes ces questions avec franchise, convaincu d’œuvrer dans le sens de l’histoire, lui qui, aux yeux de certains, multiplie ces derniers temps les contresens. « Je veux purifier les mémoires », dit-il. Dans un moment aussi important, il se dit conscient de la responsabilité qui pèse sur ses épaules…
Q : Comment l’homme qui avait déclaré en 1989 qu’il faut « briser Hafez el-Assad, comme il a détruit le Liban » se retrouvera-t-il bientôt à Damas ?
R : « J’avais tenu ces propos à Baabda, alors que le palais présidentiel et toutes les régions étaient soumis à de violents bombardements. Ils font partie des moyens utilisés pendant la guerre. Il est facile de rester fixé sur cette période et de ressasser en permanence cette phrase. Mais le vrai courage est de la dépasser pour arriver à la paix, et à l’assainissement et la purification des consciences libanaises et syriennes, pour les délivrer des erreurs et des tâches qui les alourdissent. Notre objectif est de libérer nos mémoires des conséquences de ces actes pour parvenir à construire, comme nous l’avions promis, des relations satisfaisantes entre nos deux pays. De toute façon, à l’époque de la guerre, des propos violents ont été tenus par toutes les parties. »
Q : Comment expliquez-vous votre changement d’attitude ? Considérez-vous avoir fait des erreurs envers la Syrie ou bien est-ce elle qui a fait des erreurs à votre égard ?
R : « On ne peut construire de nouvelles relations entre deux parties qui se sont affrontées militairement sans procéder à une réévaluation de la période de confrontation. Cette réévaluation peut être individuelle ou bilatérale, mais elle est indispensable. Ce qui facilite les choses, c’est que ceux qui étaient au pouvoir à cette époque en Syrie ne le sont plus aujourd’hui. Nous avions tous les deux hérité d’une situation très difficile, mais il était impossible de la traiter à l’époque car les difficultés dépassaient la région. Aujourd’hui encore, nous subissons les interventions étrangères dans la situation régionale. Après la guerre israélienne de 2006, on a cherché à imposer une nouvelle donne au Liban. Mais forts de l’expérience des années 80, nous avons tiré la leçon du passé et nous avons empêché la réalisation de ce scénario, sauvant ainsi notre pays. »
Q : Que direz-vous à Damas aux proches de ceux qui sont morts le 13 octobre ?
R : « Ce qu’a dit De Gaulle lorsqu’il s’est rendu en Allemagne, après la Seconde Guerre mondiale qui avait fait près de 70 millions de morts. Cette visite a été à l’origine de la création de l’Union européenne et elle a eu lieu après trois guerres entre les deux pays, dont deux mondiales : 1870, 1914 et 1939. La paix vaut bien une visite et plus encore.
De plus, pourquoi ne pas améliorer les relations avec la Syrie, alors que les pays arabes, dont le conflit avec Israël remonte à 60 ans, songent à faire la paix ou à entamer des négociations avec l’État hébreu ? Si on souhaite faire la paix avec l’ennemi, à plus forte raison faut-il la faire entre nous Arabes. »
Q : Dans ce cas, pourquoi ne pas aller aussi en Israël ?
R : « Israël est toujours un ennemi et poursuit ses agressions contre le Liban. Ce pays cherche à nous faire exploser démographiquement et économiquement en refusant le droit au retour des Palestiniens sur leur sol et il cherche à provoquer des problèmes chez nous. »
Q : Pourquoi ce timing ?
R : « J’avais reçu une invitation indirecte pour me rendre en Syrie après la guerre de 2006. J’avais alors dit que j’y répondrai lorsque les circonstances le permettront. Par la suite, le président Bachar el-Assad a réitéré cette invitation dans ses déclarations, et ses propos ont été confirmés par le ministre syrien Walid Moallem lors de la séance d’élection du président Michel Sleiman. Nous étions fin mai et j’ai répondu que je me rendrai à Damas à l’automne. »
Q : Est-ce en relation avec les élections législatives et attendez-vous un cadeau qui pourrait vous aider dans cette bataille ?
R : « Pas du tout. Si je voulais recevoir un cadeau électoral, je me serais rendu à Damas en mars. »
Q : Ne craignez-vous pas que cette visite nuise à votre popularité, les relations avec la Syrie restant un tabou chez les chrétiens ?
R : « Je crois surtout qu’il s’agit d’un tabou chez ceux qui avaient collaboré avec les Syriens pendant leur présence au Liban. Peut-être craignent-ils que je découvre en Syrie des secrets sur leur comportement de l’époque qui pourraient leur faire honte… »
Q : Pourquoi réussiriez-vous à réconcilier les chrétiens avec la Syrie alors que tous les autres ont échoué ?
R : « Je cherche surtout à purifier les mémoires des Libanais et des Syriens car chaque partie a quelque chose sur la conscience. Je pense que je pourrais réussir car les positions que j’ai adoptées lorsque le Liban était sous le feu des agressions israéliennes ont contribué à assurer la victoire à mon pays, tout comme elles ont évité de compléter l’isolement de la Syrie, voulu par la communauté internationale qui protégeait Israël dans sa guerre contre le Liban. La Syrie a été rassurée sur le fait que le Liban n’est plus “son ventre mou”, mais représente un appui dans les moments difficiles. Elle a d’ailleurs répondu à cette attitude en décidant d’établir des relations diplomatiques avec le Liban, et les Libanais ont compris qu’elle ne compte pas exercer son hégémonie sur leur pays. C’est ainsi qu’a pris fin la guerre des intentions entre la Syrie et le Liban, et la situation est en train de se normaliser. »
Q : En quelle qualité vous rendez-vous en Syrie ?
R : « Un peu tout. En tant que leader chrétien et national. Bref, je suis Michel Aoun et je représente ce que je représente. »
Q : Y a-t-il une rivalité entre vous et le président Sleiman ? Il va en Syrie, vous le suivez, vous allez en Iran, il vous suit…
R : « Il n’y a aucune rivalité entre nous. Nous partageons le même point de vue et nous essayons de nouer des amitiés pour le Liban, augmentant ainsi le réseau de solidarité avec notre pays. Tous les deux, nous servons la même cause et chacun de nous la défend comme il le peut, avec ses propres termes. »
Q : On a dit que vos visites en Iran et en Syrie sont dans l’intérêt des chrétiens d’Orient. Que faites-vous concrètement pour cette cause ?
R : « Depuis la fondation de l’État d’Israël, les États-Unis et Israël travaillent de concert et ce sont les chrétiens de la région qui s’en vont. Ils sont marginalisés et ne sont pas épanouis ni économiquement ni politiquement. Selon les dernières statistiques, leur présence est tombée de 20 à 1% dans les Lieux saints. Même chose en Irak, dans les régions kurdes, où des bureaux israéliens sont installés ; les chrétiens sont contraints à l’exode, bien qu’ils ne soient pas partie au conflit. Ils sont déracinés alors que les Assyriens sont une des plus anciennes civilisations de la région. Nous essayons de soulever cette question, car nous sommes convaincus que l’Orient sans les chrétiens subira une désertification. Le chrétien porte en lui la culture de l’ouverture, et par nature, il est opposé à la pensée unique et à l’extrémisme religieux. »
Q : En vous rendant en Syrie et en Iran, n’êtes-vous pas en train de placer le Liban dans la politique des axes que vous décriez ?
R : « Dans mes visites à l’étranger, je ne transporte pas avec moi les rivalités libanaises. Je ne suis porteur que de l’amitié du Liban, et je reviens au Liban avec l’amitié des pays visités, non avec leurs rivalités et leurs problèmes. »
Q : Dans ce cas, comptez-vous vous rendre en Arabie saoudite ?
R : « Je vais là où je suis invité. S’il s’agit d’un pays ami, je vais pour consolider cette amitié, sinon, je vais pour améliorer nos relations. Je crois avant tout au dialogue. Une de mes conférences données à Londres en 2000 avait pour titre : “Le dialogue est la seule voie de salut”… »
Scarlett Haddad pour l'"Orient le Jour"
vendredi 20 février 2009
Libération se verrait bien désinformer ses lecteurs à vie.
Nouvelle victoire populaire au Vénézuéla :
Libération se verrait bien désinformer ses lecteurs à vie.
Une photo de Reuters montre un Chavez solitaire émergeant, narquois, de son château-fort. Le titre : "Chavez se verrait bien en président à vie". Les intertitres : "caudillo" et "insécurité". Les témoins parlent de “caudillisme”. La révolution bolivarienne est un “castrisme new-look”. Voilà ce que Libération offre à ses lecteurs, le 14 février 2009, en guise d´information préalable sur le nouveau scrutin que vient de remporter le peuple bolivarien avec une marge éclatante de dix pour cent, au bout de dix ans de révolution (1).
En 2006 ce journal inventait déjà de toutes pièces l´antisémitisme de Chavez au moyen d´un truquage de texte décrypté en détail par l´association Acrimed (2). Cette fois un certain Gérard Thomas met en doute la victoire populaire au référendum de ce dimanche 15 février au motif qu´une “puissante” “union bolivarienne des étudiants” aurait décidé d´appuyer le “non” de droite. Le problème pour G. Thomas c´est que nul n´a jamais vu l´organisation dont il parle. Les médias d´opposition vénézuéliens où il puise ses informations (l´opposition détient la majorité des titres de presse, web et 80 % du spectre radio et Tv) sont passé maîtres dans la manipulation mondiale et dans la récupération du label “bolivarien” pour fabriquer des clones virtuels destinés à semer la confusion parmi les électeurs. Le principal mouvement étudiant au Venezuela, le vrai, s´appelle “fédération bolivarienne des étudiants”. Née il y a six ans de l´explosion des missions éducatives et de la création de l´université bolivarienne sur l´ensemble du territoire, cette fédération représente des millions de jeunes qui ont défendu hier dans les urnes la poursuite de la démocratisation d´une université jusqu´ici réservée aux classes supérieures. Les étudiants des universités privées, minoritaires mais ultramédiatisés, n´ont cessé de manifester leur refus raciste de partager l´éducation supérieure avec quelques millions de nouveaux condisciples de milieu populaire. La victoire populaire de dimanche signe leur défaite autant que celle des grands médias.
Gérard Thomas qualifie la démocratie venezuelienne de “castrisme new look” ? Une seconde, permettez. Après dix ans de révolution le Venezuela compte une quarantaine de partis politiques, de l´extrême-droite à l´extrême-gauche. La grande majorité des medias appartient à l´opposition. L´ONG chilienne indépendante Latinobarometro (3) qui sonde tout le continent vient de classer le Venezuela avec un score de 80% sur l´échelle de la conscience démocratique en Amérique Latine. Le président Lula a souligné récemment que Hugo Chavez est sans doute le plus légitime des présidents latino-américains, vu le nombre d´élections et de référendums organisés sous sa présidence, et qu´il ne voyait que démocratie dans le référendum de dimanche puisque c´est le peuple qui tranche. Rafael Correa, depuis l´Equateur, demande qu´on cesse de donner des lecons à la démocratie vénézuélienne et les Présidents de la Bolivie et du Paraguay, Evo et Lugo ont souhaité bonne chance au Président Chavez quelques heures avant les élections. Si tous ses collègues latinoaméricains le saluent ainsi, c´est aussi parce qu´ils reconnaissent que si aujourd`hui l´ìntégration latinoaméricaine avance à grand pas avec des initiatives comme la UNASUR , l`ALBA ou la Banque du Sud c`est en grande partie grace a la diplomatie vénézuélienne que Thomas qualifie d`«erratique» sous prétexte que le Venezuela aurait rompu ses relations avec Israël par solidarité avec le peuple palestinien et entretienne de bonnes relations avec l`Iran comme avec tous les grand pays du Sud de la Chine au Viet Nam, de l´Afrique du Sud a la Malaisie : ce sud que des médias comme Libé se refusent de voir.
Pourquoi faut-il que Libération continue à cacher à ses lecteurs que la possibilité de rendre reéligibles tous les élus sans limite permet simplement de multiplier l´offre démocratique des candidats ? Que cela existe déjà dans la plupart des démocraties ? Qu´en France c´est Nicolas Sarkozy qui a fait supprimer cette possibilité de se présenter plus de deux fois à la présidence (sans doute traumatisé par l´hypothèse d´un troisième mandat de Chirac - lequel aurait pu, peut-être, empêcher la France de retomber sous la coupe de l´OTAN). Pourquoi cacher qu´au Venezuela les observateurs internationaux ont jugé transparents, démocratiques toutes les élections, tous les référendums ( quinze en dix ans alors qu`entre 1959 et 1998 n`ont eu lieu que 12 elections ans ), saluant un systeme electoral des plus fiables au monde?
Au fond ce que craint Libération c´est que la politique puisse encore passer par des projets à long terme, portés par de grands hommes d´État, comme de Gaulle a pu l´incarner à une époque. Pour Libération la démocratie consiste a renouveler rapidement les présidents comme les produits frais au marché. Quelle importance comme le soulignait encore recémment une étude de la CEPAL si la pauvreté a baissé de 20 % et que l´inégalité sociale ne cesse de se résorber, si la santé publique gratuite sauve des millions de vies, s´il y a encore tant à faire du point de vue de la majorité sociale pour sortir à jamais de la misère et construire l´égalité totale des droits ? Quelle importance si les vénézuéliens, contrairement aux francais, ont déjà conquis le droit de monter légalement des médias alternatifs de radio et télévision, d´y user d´une pleine liberté de parole, ou le droit de décider des politiques locales et de les évaluer à travers des milliers de conseils communaux ? Gérard Thomas fait dire à un “habitant de Caracas” que ce ne sont là que "promesses non tenues d´année en année".
Libération est passée de Sartre à Rothschild, sans sortir des règlements de compte des années 80, rivée au dogme selon lequel toute révolution mène au stalinisme. En fondant le journal Sartre avait prévenu : “Le droit a l´information n´est pas, comme on le croit à tort, un droit du journaliste mais le droit du peuple de savoir ce qui se passe. Le rôle du journaliste, en somme, est de permettre au peuple de discuter avec le peuple”.
Caracas, le 15 février 2009
Notes :
1. http://www.liberation.fr/monde/0101319404-ch-vez-se-verrait-bien-president-a-vie
2. Sur le journalisme d´imputation pratiqué par Libération contre Hugo Chavez : ttp://www.acrimed.org/rubrique355.html
3. Voir http://www.latinobarometro.org/
4. Tous les résultats des scrutins au Venezuela sont disponibles sur le site du conseil électoral : http://www.cne.gob.ve/
Source : http://cbparis.free.fr/